La maîtresse d’école et l’hélicoptère


J’ai toujours aimé l’écriture et surtout imaginer et raconter des histoires. Un jour, la maîtresse nous propose de faire une rédaction dont le sujet est :

« Quelle serait pour vous une vie idéale ?  »

Je me lance dans une description détaillée d’une île merveilleuse, évidemment déserte, et dont je fais la découverte. Tout y est, l’océan, la plage, les cocotiers, je ne me souviens pas d’avoir mentionné le nom de Tahiti, je crois d’ailleurs que je ne connaissais pas l’existence de la Polynésie. Tout semble aller pour le mieux dans cette description idyllique, quand tombant dans un délire technologique, voilà que sur cette île du bout du monde perdue dans les mers du sud, je possède un hélicoptère ! ! Lors de la remise des copies, la maîtresse, consciencieuse, fait comme il se doit force remarques sur les différentes idées développées.

« Jean-Pierre, je ne t’ai pas mis une mauvaise note, 6,5/10, ton développement sur l’île de tes rêves est très bien fait, mais la présence de l’hélicoptère gâche tout. La prochaine fois, fais l’effort de maîtriser ton imagination, choisis un sujet et pas deux. »

J’ai oublié son nom. Est-elle seulement encore de ce monde ? J’aurais aimé lui offrir Polynesia pour de multiples raisons. Je lui aurais aussi raconté comment le Toa Marama, bardé de technologie au point de ressembler à une navette spatiale, s’est un jour retrouvé perdu dans le lagon d’un atoll paumé de l’archipel des Tuamotu, lequel archipel comprenant environ quatre-vingts atolls dont certains sont toujours inhabités.